La pelade ou perte de pillosité
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La pelade ou perte de pillosité

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 1049

pelade

La pelade diffère de la calvitie, qui entraîne une perte de cheveux (et non de poils) pour des raisons principalement héréditaires. 

La pelade : qu’est-ce que c’est ?

La pelade provoque une perte de pilosité par plaques, le plus souvent au cuir chevelu. La peau du crâne conserve son apparence normale, mais est simplement dépourvue de cheveux par endroits. On la nomme aussi alopécie en plaques.

Environ 1 % des Nord-Américains seraient touchés par la pelade. Dans près de la moitié des cas, les symptômes apparaissent avant l’âge de 20 ans. Elle représente 2% des consultations en dermatologie en France.

Il n’existe pas de traitement pour en venir à bout. Certains traitements peuvent stimuler la repousse des cheveux. Cependant, chez près de 80 % des personnes, la pilosité réapparaît d’elle-même de 6 à 12 mois après la chute. Les cheveux peuvent même repousser des années plus tard. Mais rien ne protège d’une rechute (celle-ci est même fréquente).

Causes

Les scientifiques ne savent pas ce qui déclenche la perte des cheveux et des poils : une infection virale, l’hérédité, le stress, l’exposition à un produit chimique. Cependant, des facteurs héréditaires semblent jouer chez 20 % à 40 % des gens atteints. Les chercheurs supposent que le mécanisme de destruction implique une réaction auto-immune, où les anticorps de la personne atteinte s’attaqueraient à tort aux follicules pileux. La pelade est d’ailleurs associée à la présence d’autres maladies auto-immunes, telles que le vitiligo, le diabète type 1, l’arthrite rhumatoïde, le lupus discoïde et la thyroïdite de Hashimoto. Par chance, les cellules souches des follicules pileux, qui permettent la repousse des poils, demeurent intactes. Cela explique que les poils peuvent se remettre à pousser, même après plusieurs années de dormance.

Évolution

L’évolution de la pelade est tout à fait imprévisible et très variable d’une personne à l’autre. La majorité des gens seront guéris au bout de 1 an, mais environ 10 % seront atteints chroniquement et n’auront aucune repousse de cheveux.

Habituellement, la pelade reste localisée au cuir chevelu et se restreint à de petites plaques dénudées. Néanmoins, dans sa forme extensive, elle peut progresser et s'étendre à la barbe et à tout le cuir chevelu. La pelade universelle (perte de tous les poils du corps) est très rare.

Chez certains individus, la maladie s’attaque aussi aux ongles : ceux-ci prennent la forme d'un butoir et deviennent marqués à la pointe, rugueux et sans éclat.

Les symptômes et les personnes à risque de la pelade

Symptômes

  • Soudainement, une ou plusieurs zones circulaires ou ovales de 1 cm à 4 cm de diamètre deviennent complètement dénudées de cheveux ou de poils. Occasionnellement, des démangeaisons ou une sensation de brûlure peuvent être ressenties dans la zone touchée, mais la peau garde une apparence normale. Habituellement, il y a repousse en 1 à 3 mois, souvent suivie d’une rechute au même endroit ou ailleurs ;
  • Parfois, des anomalies aux ongles telles que des striations, des fissures, des points et des rougeurs. Les ongles peuvent devenir cassants ;
  • Exceptionnellement, une perte de tous les cheveux, surtout chez les plus jeunes et, plus rarement encore, de tous les poils.

Personnes à risque

  • Les personnes qui ont un proche parent souffrant de pelade. Ce serait le cas de 1 personne sur 5 atteintes de pelade ;
  • Les personnes elles-mêmes atteintes ou dont un membre de la famille est atteint d’allergies (asthme, rhume des foins, eczéma, etc...) ou d’une maladie auto-immune comme la thyroïdite auto-immune, le diabète de type 1, l’arthrite rhumatoïde, le lupus, le vitiligo ou l’anémie pernicieuse 

Les traitements médicaux de la pelade

Important. Une perte de cheveux importante et soudaine peut être le signe d’une carence nutritionnelle, d’une fluctuation hormonale ou d’une autre maladie. Il est conseillé de consulter un médecin.

Aucun traitement n’offre de cure définitive à la pelade. Les médicaments décrits ci-dessous stimulent les follicules pileux à entrer en processus de croissance normale, mais ils n’ont aucun effet à long terme3. De plus, la pelade disparaît souvent d'elle-même en moins de 1 an, les poils repoussant sans l'apport d'aucune thérapie. Voilà pourquoi plusieurs personnes atteintes de pelade choisissent de ne pas entreprendre de traitement. Dans ce cas, on peut opter pour le naturel, ou encore pour un maquillage de camouflage, un rasage complet de la tête, une perruque ou un foulard.

La consultation médicale permet aussi d’évaluer la pertinence d’un soutien en psychothérapie. Selon sa gravité, la pelade peut causer une gêne en société et un manque de confiance en soi. La participation à un groupe de soutien peut aussi être utile (voir la section Groupes de soutien).

Pour les formes légères de pelade

Corticostéroïdes en application ou en injection. Lorsque la perte de pilosité est limitée, de petites quantités de corticostéroïdes peuvent être appliquées ou injectées directement aux endroits dénudés. Il s’agit du traitement le plus efficace lorsque la pelade n’est pas étendue à une grande partie du corps. Les corticostéroïdes sont des médicaments anti-inflammatoires similaires au cortisol, une hormone naturelle produite par le corps. Parce que ces médicaments suppriment le système immunitaire, ils sont couramment utilisés pour traiter les maladies auto-immunes. La repousse des poils débute généralement durant les semaines qui suivent le traitement, bien que, d'une façon concomitante, d'autres superficies puissent se dégarnir. Les injections doivent être répétées à un intervalle d'environ 4 semaines. Les enfants le tolèrent moins bien. Mais il faut rappeler que le traitement n’a aucune influence sur le cours de la maladie à long terme.

Solution de minoxidil. Une solution de minoxidil (2 ou 5 %) peut être appliquée 2 fois par jour pour favoriser la repousse. Celle-ci apparaît après environ 12 semaines de traitement. Cette solution n’est d’aucune utilité chez les personnes qui ont perdu tous leurs cheveux.

Crème ou onguent à l’anthraline. Produit couramment utilisé dans le traitement du psoriasis, l’anthraline est un oxydant qui modifie la réponse immunitaire. Si la crème est appliquée tous les jours sur le cuir chevelu aux endroits dénudés (puis rincée de 20 à 60 minutes plus tard), les cheveux devraient repousser en 8 à 12 semaines. L’anthraline s’utilise en combinaison avec les corticostéroïdes ou le minoxidil pour de meilleurs résultats.

Pour les formes extensives de pelade

Pour les pertes de pilosité plus importantes (qui touchent plus de 50 % de la pilosité), des traitements plus puissants sont suggérés et peuvent être combinés à ceux décrits précédemment. Ces traitements sont rarement utilisés chez les enfants.

Immunothérapie par contact. Des sensibilisateurs topiques qui provoquent une réaction allergique cutanée peuvent mener à la repousse des poils. La repousse est habituellement observée après environ 8 à 16 semaines.

Corticostéroïdes par voie orale. Lorsqu’on les administre par voie orale, les corticostéroïdes ont un effet plus puissant sur le système immunitaire. Ce traitement est peu utilisé pour traiter la pelade en raison des risques pour la santé qu’il provoque à long terme.

Photochimiothérapie (PUVA). La photochimiothérapie consiste à combiner l'exposition aux rayons UVA à un médicament photosensibilisant (qui sensibilise la peau à l'action de ces rayons), le psoralène.

Conseils pratiques

  • Bien protéger sa peau du soleil, car les zones dépourvues de pilosité ou de cheveux sont plus sensibles aux rayons UV. Un bon filtre solaire peut faire l’affaire. Pour la tête, opter pour le port d’un chapeau, d’un bandeau ou d’une perruque.
  • Porter des lunettes (ou des lunettes de soleil) permet de protéger les yeux du soleil et de la poussière pour les personnes qui n’ont plus de sourcils et de cils.

Références

Note : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée.

Bibliographie

Ask DrWeil, Polaris Health (Ed). Q & A Library. Overcoming Alopecia?, DrWeil.com. [Consulté le 2 octobre 2009]. www.drweil.com
InteliHealth (Ed). Diseases and Conditions – Alopecia Areata, Aetna Intelihealth. [Consulté le 4 mai 2004]. www.intelihealth.com
Mayo Foundation for Medical Education and Research (Ed). Diseases & Conditions – Hair loss, MayoClinic.com. [Consulté le 2 octobre 2009]. www.mayoclinic.com
Medscape. Resource Centers ou News - Guidelines for the Management of Alopecia Areata, Medscape from WebMD. [Consulté le 21 juin 2004]. www.medscape.com
National Institutes of Health. National Institute of Arthritis and Musculoskeletal and Skin Diseases, Health Info – Alopecia Areata, NIAMS. [Consulté le 2 octobre 2009]. www.niams.nih.gov
National Library of Medicine (Ed). Medline Plus Health Information, Health topics – Hair Problems, Medline plus. [Consulté le 2 octobre 2009]. www.nlm.nih.gov
National Library of Medicine (Ed). PubMed, NCBI. [Consulté le 2 octobre 2009]. www.ncbi.nlm.nih.gov
Natural Standard (Ed). Medical Conditions - Alopecia, Nature Medicine Quality Standards. [Consulté le 2 octobre 2009]. www.naturalstandard.com
The Natural Pharmacist (Ed). Natural Products Encyclopedia, Conditions - Alopecia Areata, ConsumerLab.com. [Consulté le 2 octobre 2009]. www.consumerlab.com

Notes

1. Hay IC, Jamieson M, Ormerod AD. Randomized trial of aromatherapy. Successful treatment for alopecia areata. Arch Dermatol. 1998 Nov;134(11):1349-52
2. Ask DrWeil, Polaris Health (Ed). Q & A Library. Overcoming Alopecia?, DrWeil.com. [Consulté le 2 octobre 2009]. www.drweil.com
3 Interventions for alopecia areata. Delamere FM, Sladden MM, Dobbins HM, Leonardi-Bee J. Cochrane Database Syst Rev. 2008 Apr 16;(2):CD004413. Review.