Ictus amnésique
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Ictus amnésique

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 629

amnésiqueQu'est-ce que c'est ?

L'ictus amnésique désigne un trouble de la mémoire qui intervient de manière subite et ne dure que quelques heures, d’où son autre nom d’amnésie globale transitoire. Il affecte la mémoire antérograde et donc la capacité à former de nouveaux souvenirs après le début de l’amnésie. L'ictus amnésique est un trouble brutal et traumatisant pour la personne atteinte et pour son entourage, mais bénin : il se résout spontanément en quelques heures, sans traitement spécifique, ne laisse pas de séquelles, et le risque de récidive est peu élevé. Son incidence dans le monde est estimée entre 3 et 10 cas par an et pour 100 000 personnes. Mais au sein de la sous-population âgée de 50 ans et plus, elle peut dépasser 30 cas par an et pour 100 000 personnes. (1)v

Les symptômes

La personne atteinte par un ictus amnésique et donc une amnésie antérograde se retrouve dans l’incapacité d’enregistrer des nouvelles informations et de se souvenir d'événements qui suivent le déclenchement soudain de l'amnésie. Elle se trouve plongée dans un état de désorientation spatio-temporelle et en proie à l’anxiété, répétant les mêmes questions : quel jour est-on ? Pourquoi suis-je aux urgences ? etc. L’amnésie globale transitoire s’accompagne parfois de maux de tête, d’étourdissements, de nausées et de vomissements. Ces symptômes font parfois craindre à l’entourage un accident vasculaire cérébral.

L’amnésie est isolée. Elle ne s’accompagne pas d’une altération des capacités cognitives : la personne atteinte ne subit aucun trouble de la conscience, du langage ou de la motricité, elle reste alerte et attentive aux stimulations extérieures, capable de raisonner et d’effectuer des tâches complexes telles que conduire un véhicule. De même, l’ictus amnésique ne s’accompagne pas de manifestation épileptique. La victime ressortira de ce « trou mnésique » sans souvenir de l’événement, mais indemne, quelques heures après la survenue de l’ictus amnésique et jusqu’à un maximum de 24 heures. En réalité, des troubles de la mémoire antérograde peuvent persister pendant des mois, mais ils sont mineurs et en aucun cas handicapants.

Les origines de la maladie

L’origine de l’ictus amnésique n’est pas formellement identifiée, mais il existe plusieurs hypothèses quant aux causes possibles : une ischémie dans la région de l’hippocampe (entraînant un manque d’oxygénation) est la piste désormais privilégiée par les chercheurs, reléguant au second plan les hypothèses précédentes, sans les écarter pour autant, d’un phénomène épileptique ou migraineux. Enfin, il n’est pas exclu qu’il s’agisse d’un élément purement psychologique, les victimes étant souvent sujettes à l’anxiété et plus souvent atteintes en période de surmenage. (2)

Les facteurs de risque

Différents facteurs ont été identifiés comme des déclencheurs de l’ictus amnésique : un stress psychique ou physique intense, une relation sexuelle et même une baignade en eau froide (non-exhaustif). L’ictus amnésique expose particulièrement les personnes âgées entre 40 et 80 ans, avec un pic de fréquence entre 60 et 70 ans. Il frappe les hommes et les femmes indistinctement.

Prévention et traitement

Il n’existe pas de traitement spécifique pour l’ictus amnésique étant donné qu’il se résout de façon spontanée en quelques heures. La récidive est relativement peu fréquente, le risque annuel de récidive étant de l’ordre de 2-3 % (3).

Fiche créée : juillet 2016
Auteur : Yves Cambrai

Références bibliographiques

Notes :

1. Owen D. et al. Classical diseases revisited: transient global amnesia. Postgrad Med J. 2007 Apr; 83(978): 236–239. [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2600033/]

2. Harrison M. et Williams M. The diagnosis and management of transient global amnesia in the emergency department. Emerg Med J. 2007 Jun; 24(6): 444–445. [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2658295/]

3. Marchand L. Entretiens neurologiques de l’Université de Montréal, octobre 2004

[http://www.stacommunications.com/journals/leclinicien/2005/May/PDF/067.pdf]

Références :

Syndromes of Transient Amnesia. Journal for specialists in neurology, rehabilitation, neuroscience (ACNR), septembre/octobre 2006. [http://www.acnr.co.uk/SO06/SO06_review_syndrome.pdf]